Richard Zimmermann, membre du comité scientifique de Lemer Pax, consultant industriel dans le domaine de la médecine nucléaire

2 questions à Richard Zimmermann, consultant industriel en Médecine Nucléaire

Richard Zimmermann, membre du comité scientifique de Lemer Pax, consultant industriel dans le domaine de la médecine nucléaire, avec 25 années d’expérience en recherche et développement pharmaceutique et radiopharmaceutique, voit dans les mois et les années qui viennent une révolution venir transformer la pratique utilisant les propriétés de la radioactivité associée à une molécule médicamenteuse dans un but de diagnostic et de thérapie.

Quelle a été la position de la France dans l’évolution de la médecine nucléaire ?

Richard Zimmermann : En fait, les changements marquants ont eu lieu ces dix dernières années, avec l’arrivée de l’informatique, de l’imagerie et de la 3D, le dernier bond en avant étant la thérapie. Au départ, la France n’est pas bien placée, elle a été suiveuse. La technologie était plutôt allemande et américaine. Mais les évolutions possibles dans les 5 ou 10 prochaines années grâce à l’installation d’Arronax à Nantes, un outil unique sur la planète capable de développer de nouvelles approches dans le domaine de la médecine nucléaire et en particulier de l’alphathérapie, va inverser cette tendance. Lemer Pax est au centre de ce dispositif et n’en doutons pas, va participer à ces innovations. Si on peut faire une comparaison, les innovations de ces 15 prochaines années, vont dépasser en progrès ce qui a été fait au siècle dernier.

Le grand public va-t-il prendre conscience de cette révolution ?

Richard Zimmermann : Un produit d’imagerie Alzheimer a déjà une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) aux USA, le Florbetapir, développé par Eli Lilly. Deux concurrents Bayer Pharma et GE Healthcare ont déposé presque simultanément des demandes AMM aux USA et en Europe pour respectivement le Florbetaben et le Flutemetamol également produits d’imagerie de la maladie d’Alzheimer basés sur le même principe (imagerie par TEP au fluor 18 des plaques amyloïdes chez les patients). À l’horizon 2018, nous espérons disposer d’un traitement pour bloquer la maladie d’Alzheimer parce qu’elle sera détectée plus tôt. Nous allons gagner des années de vie avant l’apparition des signes cliniques. Côté thérapie, ça avance très vite sur le cancer de la prostate et de ses métastases. Pour répondre précisément à votre question, le grand public prend conscience des avancées de la science lorsqu’il en tire des bénéfices immédiats.